En mai 2004 Nicolas Sarkozy, ministre de l'économie et des finances, confiait à un groupe de travail présidé par Michel Camdessus (gouverneur honoraire de la Banque de France) une mission d'étude afin de "contribuer à éclairer, pour les Français et leur représentation nationale, les choix économiques et budgétaires à venir, en faveur de la croissance".

En mai 2004 Nicolas Sarkozy, ministre de l'économie et des finances, confiait à un groupe de travail présidé par Michel Camdessus (gouverneur honoraire de la Banque de France) une mission d'étude afin de "contribuer à éclairer, pour les Français et leur représentation nationale, les choix économiques et budgétaires à venir, en faveur de la croissance".

Le 19 octobre le groupe remettait au ministre un rapport intitulé "Le sursaut. Vers une nouvelle croissance pour la France".

Les pages consacrées au système d'enseignement supérieur et de recherche s'ouvrent sur un constat partagé par de nombreux analystes. Ainsi les auteurs notent que le "système se développe dans un environnement marqué par une concurrence internationale qui s'élargit et se renforce chaque jour" et que les dépenses par étudiant sont parmi les plus faibles en comparaison avec les autres pays développés.

Pour renforcer la position de la France dans la compétition internationale les experts soulignent "le besoin d'un enseignement supérieur et d'une recherche de tout premier rang" qualifié "d'élément crucial de la compétitivité à long terme de notre économie et de sa performance de croissance."

"L'état des lieux n'incite pas à l'optimisme" note le rapport qui pointe "une incohérence lourde, faute de régulation, entre les flux d'étudiants et les besoins de la société" et "un taux d'encadrement pédagogique et administratif décroissant lorsque les effectifs augmentent, soit l'inverse du régime qui prévaut pour les classes préparatoires aux grandes écoles".

Le groupe de travail affirme "qu'il est possible à la recherche et à l'enseignement français de mener la bataille de l'excellence au plan mondial".

"Quatre grandes orientations"

"Conduire une politique spécifique et intégrée de l'enseignement supérieur et de la recherche". Il est ainsi conseillé de détacher le secondaire du supérieur et rapprocher ce dernier de la recherche. Le secondaire "transmet" la connaissance quand le supérieur est surtout chargé de la "produire". Un ministère regroupant enseignement supérieur, recherche, innovation et technologie est appelé à être créé au côté d'un ministère de l'éducation se concentrant sur le primaire et le secondaire protégés de la concurrence internationale.

Les auteurs appellent de leurs vœux à "une autonomie indispensable des universités" impliquant, entre autres, à ce que le président puisse "se présenter aux élections avec une équipe de vice-présidents", à "l'allocation d'un budget global comportant la masse salariale des universitaires et des non universitaires" ou à "la propriété et la responsabilité du patrimoine".

L'accueil des étudiant étrangers devrait être confié au ministère de l'enseignement supérieur par un transfert des bourses idoines depuis le ministère des affaires étrangères.

L'autonomie, qualifiée de "puissant moteur de changement" pourrait ouvrir la voie vers le développement de partenariats au niveau européen ou international et vers les entreprises.

"La recherche de la taille critique" est souhaité, notamment concernant les grandes écoles. Le groupe appelle en outre à "la création de pôles de recherche et d'enseignement supérieur forts regroupant [..] universités, organismes de recherche, grandes écoles, grands équipements et département Recherche et Développement d'entreprises"

Cette taille critique doit être suivie d'une quatrième piste de réflexion à savoir l'exploration d'une "diversification et spécialisation" en repensant "la question de la sélection". Les auteurs avancent que "nous aurions tout intérêt à prendre à bras-le-corps la question des 1ers cycle universitaire, pour limiter les sorties non qualifiantes et les diplômes dévalorisés"

Les voies du débat

Enfin les experts soumettent deux propositions finales.

Une première engagée vers l'ouverture d'"un grand débat démocratique sur la question des droits d'entrée et la quasi-gratuité de l'enseignement supérieur" car, selon les auteurs "qui dit quasi-gratuité, dit universités pauvres, c'est à dire impossibilité de mutualiser au profit de tous des services indispensables à chacun".

Un seconde proposition prévoit de "conserver une capacité critique en matière de recherche". Ainsi "il convient de garantir que les éventuels effets négatifs de l'innovation aient été évalués de manière approfondie et indépendante et que la surveillance des risques est assurée de manière proportionnée par rapport à l'ampleur de ceux-ci"

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