Le mensuel Alternatives Economiques propose dans son numéro (n° 221) de janvier un dossier sur l'université.

Le mensuel Alternatives Economiques propose dans son numéro (n° 221) de janvier un dossier sur l'université.

16,6 ans à l'école pour le Français, 20 pour le Suédois.

Titré "Université à deux vitesses", il se montre assez critique à l'encontre du supérieur français. Un article de Louis Maurin fustige ainsi "la grande misère des facs" . Le journaliste dénonce un hexagone très en retard par rapport à l'Allemagne et au Japon qui consacrent à leurs étudiants 30 % de moyens en plus que la France. Et que dire de la Suède qui leur alloue 80 % de moyen de plus que nous?

Conséquence de ce manque d'investissement : l'élève français passe moins de temps à l'étude que ses condisciples étrangers. En moyenne, à l'âge de 5 ans, le petit Français peut envisager de passer 16,6 ans sur les bancs de l' école quand un Américain en passera 17 et un Suédois, vingt.

Journal économique, le mensuel souligne que "si les gouvernements n'avaient pas baissé l'impôt sur le revenu depuis 2001, la France aurait pu multiplier par deux le budget de l'enseignement supérieur ! "

A l'université à défaut d'autre chose ?

Dans un autre article, les journalistes reviennent sur la sélection plus ou moins implicite observée dans le supérieur. Là encore, le constat n'est guère brillant : "l'enseignement supérieur s'est progressivement transformé, en caricaturant, en un système dual : d'un côté les filières sélectives, généralement bien dôtées, de l'autre, la grande masse des universités à qui il revient d'accueillir tous les autres sans avoir les moyens de les accueillir de façon satisfaisante."

Selon Philippe Frémeaux et Louis Maurin, l'université deviendrait donc pour certains "une solution par défaut". En effet, et c'est là leur principe, les filières sélectives (IUT, IEP, médecine, pharmacie…) ne sont pas ouvertes au tout venant. D'après le Haut comité éducation-économie-emploi (HCEEE), "17% des étudiants en DEUG seraient là faute de mieux." Faut-il faire preuve de fatalisme et se résoudre à cet état de fait ? Les auteurs s'y refusent : "L'enjeu est d'améliorer le taux de réussite dans chaque classe d'âge au moins jusqu'à la licence sans pour autant brader les diplômes." Et pour ce faire, donner à l'université "les moyens financiers et pédagogiques" dont elle manque cruellement.

Le LMD : une vraie révolution?

Inévitablement, ce dossier aborde la question du LMD. Après avoir détaillé le contenu de la réforme, les auteurs s'interrogent sur le possible renouveau qu'elle apporterait. Une chose est sûre : "La création du Master va donner davantage de lisibilité aux diplômes propres à chaque université, contribuant à réhabiliter leur image face aux diplômes des écoles d'ingénieurs et des écoles supérieures de commerce. " Quant à l'autonomie potentiellement gagnée par les établissement grâce au LMD, "les universités auront une liberté plus grande, mais c'est déjà pour une bonne part le cas (…)" Conclusion : "la réforme ne devrait donc guère changer l'état des lieux" selon les auteurs qui finissent sur un bémol. L'étudiant devant élaborer un parcours plus personnalisé, le système pourrait "accroître encore la prime aux mieux informés."

Une note d'optimisme

Pour sa part, Claude Seibel, président du groupe Prospective des métiers et qualifications auprès du Commissariat général au Plan, se veut résolument optimiste. Dans une interview accordée au mensuel, il considère que "l'élévation générale du niveau de formation a des effets très positifs. " "Il semble clair que de nombreux jeunes créent aujourd'hui de nouveaux métiers de leur propre initiative." ajoute-t-il, faisant référence notamment au secteur des nouvelles technologies. "L'extension du système scolaire est donc un facteur qui contribue fortement à dynamiser l'emploi et il ne faut pas freiner cet appétit de scolarisation" conclut-il. De quoi rasséréner un peu une institution que ce dossier n'a pas épargné.

 

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