Dans le cadre du Plan climat-biodiversité et transition écologique porté par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR), chaque établissement de l’ESR est amené à produire et déployer une stratégie permettant la transition environnementale. Pour faire la lumière sur les enjeux et donner corps aux actions, l’IH2EF et l’Amue organisaient à ce sujet, fin novembre, les premières journées d’études à destination des cadres de l’ESR. L’occasion de mieux comprendre la genèse de ce vaste chantier avec Michel Eddi, haut fonctionnaire au développement durable du MESR et conférencier lors de ces rencontres.

"Chacun comprend bien que nous sommes devant un grand ébranlement qui va profondément transformer nos sociétés".

Michel Eddi alerte sans détour sur l’urgence à "transformer les diagnostics et scénarios futurs autour du changement climatique et de la dégradation de la biodiversité, en capacité d’action pour limiter, gérer, empêcher, atténuer tous les risques liés à ces deux phénomènes".

Dans le cadre du European Green Deal (Pacte vert pour l’Europe), le gouvernement français a décidé d’initier une démarche de planification écologique : "Il s’agit de donner un cadre, fixer des objectifs collectifs, allouer des moyens et identifier des outils de suivi et de mesure". Le secrétariat général à la planification écologique, créé sous l’impulsion de la première ministre et placé auprès d’elle, coordonne l’ensemble des initiatives interministérielles sur ce sujet. "Chaque ministère a reçu pour mission de produire un document expliquant la manière dont il compte s’emparer concrètement de cette problématique", explique Michel Eddi. C’est ainsi qu’est né le Plan climat-biodiversité et transition écologique, feuille de route de l’ESR qui dicte ce qui doit être réalisé "par les organismes de l’ESR, à la fois dans leur cœur de métier, et dans leur comportement en tant qu’institution, pour contribuer à l’atteinte des objectifs collectifs que nous nous donnons".

Apporter des réponses réalistes aux changements profonds à venir

Michel Eddi identifie 3 axes majeurs au sein de ce plan :

  • la sensibilisation et la formation de tous les acteurs ;
  • la capacité à imaginer des actions porteuses d’avenir en matière de recherche et d’innovation ;
  • les leviers activés par les opérateurs de l’ESR et les structures universitaires pour atteindre les objectifs pris par la France dans le cadre des accords internationaux.

Ces leviers, qui doivent prendre des formes très concrètes, seront rassemblés au sein de schémas directeurs "développement durable & responsabilité sociétale et environnementale" : un document à construire et rédiger par chaque établissement de l’ESR en vue d’un déploiement opérationnel sur son périmètre.

Pour favoriser la mise en action collective et la prise en main de cette problématique, l’IH2EF organisait avec l’Amue, la DGESIP, France Universités, CDEFI, et A-DGS, les premières journées d’études de l’ESR, véritable temps d’acculturation et de rencontres destiné aux équipes de direction des établissements : vice-présidents d’universités, DGS et adjoints, directions d’UFR et composantes, directions des fonctions supports et d’aide au pilotage, etc., il s’agissait du plus grand rassemblement de cadres de l’ESR au sein de l’Institut. Autour d’un programme fait de conférences, de témoignages et d’ateliers, les participants ont pu échanger, partager leurs idées et enrichir leurs propres visions dans une configuration inter-métier et inter-établissement, pour tendre vers une réponse collective.

Michel Eddi

"C’est à la mobilisation de tous les établissements de l’ESR qu’il faut contribuer car c’est là que se trouvent les forces vives, l’intelligence collective et la capacité à réagir"

"Il existe plein de questions aujourd’hui, auxquelles les réponses n’existent pas. Il va falloir les créer, les construire, en même temps qu’on les pratique, en sollicitant la dimension anticipatrice de la recherche, de l’innovation et de la formation" : une affirmation qui justifie l’organisation de nouvelles journées d’études à l’automne 2024, temps de rassemblement nécessaire pour maintenir la mobilisation des structures de l’ESR et offrir aux cadres un espace de rencontres, de comparaison et d’enrichissement mutuel autour des bonnes pratiques et solutions déployées sur leurs terrains.

Article rédigé par l'IH2EF et à consulter ici

Crédits photos : Nathalie Combes

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