Aînés et puînés se déclarent insatisfaits par le projet de loi de programmation de la recherche.

Le collectif "Sauvons la recherche" et le CLOEG (comité local d'organisation des états généraux) des jeunes chercheurs publient simultanément, sur leurs sites, deux textes faisant état de leurs réflexions à la lecture de la "version de travail" du projet de loi.

Etats généraux de la recherche

Sur le site de "Sauvons la recherche" un "document de travail" (1) , rédigé par H.E. Audier et B. Monthubert, analyse le projet de loi. Ainsi, pour ces derniers, "la loi contient des aspects positifs qui n'auraient jamais existés sans les EGR". Grâce à ce mouvement les auteurs précisent qui"il a été mis fin aux deux ans de chute abyssale [des] crédits publics".

Cependant, après étude du projet, plusieurs éléments, qui ne vont pas dans le sens des EGR, sont pointés du doigt.

Budget

C'est d'abord la question budgétaire qui pose problème. "Ce sont 5 à 6 milliards d'€ qui manquent à la recherche publique. Ce retard, additionné à la planification d'un effort insuffisant du privé pour financer sa propre recherche (la proposition des EGR pour accroître ce taux n'a pas été retenue), explique que l'on va passer de 2,2 % du PIB aujourd'hui à 2,49 % en 2010, et non à 3 %. On est donc TRES loin de l'objectif."

Un objectif qui semble, selon les auteurs, avoir été oublié par le gouvernement dans cette rédaction du projet de loi puisque le collectif considère qu' "il ne constitue en rien un projet considérant la recherche dans toutes ses dimensions, et donc prenant aussi fortement en compte l'élaboration et la transmission des connaissances".

Public-privé

Les chercheurs dénoncent, dans la répartition des crédits (qualifiée "d'outrancièrement déséquilibrée"), une prépondérance du secteur privé.

Sur les 12.3 milliards prévus (en 5 ans) le collectif précise qu' "au minimum 9,5 iront à l'innovation, au transfert ou à la valorisation" il ajoute par ailleurs qu' "au-delà de ce total, dans le moindre détail, tout est fait pour ces choix : avantages données au écoles doctorales liées à l'industrie, augmentation du crédit d'impôt quand une entreprise passe un contrat avec un labo. Le plus insidieux : créer 100 accueils dans les EPST et 100 dans les EPIC, alors que le potentiel de recherche de base est 5 fois moindre, mais ils sont plus liés à l'industrie."

Mainmise du gouvernement

Pour les auteurs le projet de loi prévoit la mise en place d'un "dirigisme institutionnel" et ce au travers d' "un Haut conseil à la recherche et l'innovation qui est entièrement nommé ; une Agence pour la recherche, pièce maîtresse de la distribution des moyens, qui deviendra un EPIC et que le gouvernement contrôlera totalement au travers de son CA ; des PRES, dont le président sera nommé par le gouvernement ; des instances d'évaluation où les nommés seront majoritaires"

L'emploi des jeunes

Pour les jeunes chercheurs ce projet de loi se révèle tout aussi décevant selon le communiqué paru sur le site du CLOEG lundi 24 janvier.

Pour ces derniers ce sont les conditions d'emploi prévues par le texte qui sont primordiales et scrutées à la loupe. "Alors qu'il s'agit d'une loi de programmation, le flou entre la création de postes de chercheurs associés et la transformation des postes précaires existants comme les ATER ne permet pas de se faire une idée réelle du nombre de CDD qui sera alors en place" précisent-ils.

Cette donnée est, pour les auteurs, un axe essentiel pour le futur car "c'est bien le ratio du nombre de postes CDD sur le nombre de postes CDI qui sera critique pour la viabilité du système sur le long terme : afin de rendre les carrières scientifiques attractives, les jeunes chercheurs - doctorants et jeunes docteurs – doivent avoir de réelles perspectives d'emploi stable, et des garde-fous sont indispensables à l'utilisation de contrats précaires".

Par le biais de ce communiqué le CLOEG jeunes chercheurs dénonce un "manque de réflexion sur les carrières scientifiques" et précise que "le texte insiste avec raison sur la nécessité d'ouvrir plus largement les entreprises aux docteurs, mais il est très décevant que l'Etat-employeur n'applique pas à lui-même ce qu'il préconise."

 

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