Le profil français de CDM sera disponible dans le courant du mois de mai.



Gérard Vidal et François Ledoux, experts auprès de la direction de la technologie (SDTICE ) du ministère de l'éducation, sont porteurs d'un projet assez ambitieux : Exploiter un standard technologique au service de la diversité de l'offre de formation des établissements de l'enseignement supérieur.

Pour ce faire il faudrait que tous les acteurs de l'enseignement supérieur, en France et en Europe, parlent la même "langue".

Ainsi les informations s'échangeraient avec facilité, seraient aisément modifiables et la pertinence des recherches serait accrue.

Cette "langue" existe, on l'appelle le CDM et elle est basée sur le langage XML.

Entretien et décryptage avec les experts de la SDTICE

XML ?

L'HTML (Hypertext Markup Language) est le langage de base sur Internet.

Aujourd'hui un nouveau langage vient apporter de nouvelles fonctionnalités (sans prendre la place de l'HTML).

Il s'agit de l'XML (eXtensive Markup Language).

QUELLE DIFFERENCE ?

L'HTML sert à présenter les informations (Ce texte est en gras, italique, couleur ..)

L'XML sert à définir les informations (Ce texte est l'adresse de ma formation ou ce texte est le nombre de crédits ECTS ..)

L'XML n'a de sens que si le maximum d'acteurs, au sein d'un milieu donné, utilisent les mêmes définitions, les mêmes "balises", pour définir un texte.

La communication serait normalisée entre ces partenaires (universités françaises et étrangères, ministères, agences ..) et les échanges d'informations seraient simplifiés, plus rapides et plus pertinents.

CDM ?

Le réseau "Norway Opening University (http://nou.no/)" en Norvège, a utilisé le langage XML pour créer un ensemble de définitions destiné à présenter une offre de formation. Ce lexique a été baptisé Course Description Metadata (CDM)

Le format CDM est, actuellement, le seul candidat à l'élection d'une norme de présentation de l'offre de formation auprès du Comité européen de normalisation.

"Le cœur de ce projet est de permettre aux établissements de partager la façon de décrire la présentation de leur offre de formation, de parler la même langue" annoncent les experts.

LE SUIVI DU PROJET EN FRANCE

Gérard Vidal et François Ledoux, avec un groupe de travail rassemblant six UNR (universités numériques en région), l'Université de Savoie, l'Amue, la DEP et la DES, travaillent à l'adaptation française de ce format.

"Le comité de pilotage a validé le fait que l'on choisisse le CDM comme base de travail" explique François Ledoux. Le travail est désormais orienté vers la définition, en français, des "balises", de la façon de décrire, par exemple, les UE ou développer des "bonnes pratiques" autour de ce format.

Gérard Vidal rappelle qu'en France "la présentation de l'offre de formation pouvait apparaître comme anarchique et l'importance de ce problème a été révélé, notamment, par l'utilisation de plus en plus massive du web".

"Grâce à la réflexion induite par la réforme du LMD la question de la mobilité de l'étudiant est devenue essentielle. Par voie de conséquence, l'intérêt d'une présentation de l'offre de formation s'est accru. Le format CDM s'inscrit dans cette démarche de lisibilité"

"Le XML permet l'utilisation de supports multiples. C'est un langage et non pas un logiciel. Une application peut être développée pour intégrer le CDM, sur la plate-forme de son choix" remarque François Ledoux, "les informations seront facilement accessibles, de la part des étudiants et des SCUIO par exemple, mais aussi pour les tutelles dans le cadre de leurs travaux d'analyses."

Si le système est largement adopté une cartographie de toutes les formations en France pourrait être obtenue simplement après interrogation des différentes bases de données.

De plus, en adoptant le langage XML, les établissements pourront profiter de toute "la boîte à outils" qui y est afférente remarque François Ledoux.

Les sites des universités pourront proposer des services de RSS. Les personnes souhaitant être tenues informées des modifications du site pourront s'abonner à ce fil d'information.

LOGIQUE DE RESEAU

Gérard Vidal ajoute que "la conception de la gestion de l'information en un serveur centralisé est finie. Le langage XML permet de réfléchir en terme de réseau. L'information demandée pourra être obtenue à partir d'une multitude de points d'accès différents. La modification des éléments pourra être faite une seule et unique fois et tout le monde pourra disposer de l'information mise à jour".

François Ledoux avance un exemple pour illustrer ce concept. "Imaginons que Lyon 1 et l'ENS interviennent dans un master co-habilité, l'étudiant qui voudra obtenir les informations concernant cette formation pourra obtenir une page qui présentera l'agrégation des informations sur les cours dispensés à Lyon 1 et ceux dispensés à l'ENS. Tout se fera automatiquement, après interrogation des serveurs de Lyon 1 et de l'ENS. Si une des deux institutions modifie sa partie nul besoin de mettre à jour les deux serveurs"

Parce qu'il ne met en œuvre que du texte, parce qu'il léger, l'utilisation du XML permet de s'appuyer sur une multitude de serveurs pour agréger des informations éparses en un seul document.

LA MISE EN APPLICATION

"Un groupe de travail s'est penché sur la connexion aux systèmes d'information (SI)" précise François Ledoux, "Certaines universités réfléchissent à l'extraction des données en provenance d'Apogée et d'autres logiciels. L'offre de formation de Lille 1 est structurée sur la base de CDM."

Des applications seront donc disponibles pour renseigner les "balises" avec des informations en provenance d'Apogée ou d'autres logiciels.

"Si l'université a un SI nous aurons des outils légers pour remplir 80% à 90% des champs de description" explique François Ledoux


LA FINALITE

"Les informations ainsi recueillies pourront servir, par exemple, à alimenter le web de l'université" intervient Gérard Vidal, "l'information pourra être accessible à une université "amie" qui utilisera le même format."

François Ledoux envisage même un second temps où l'on pourra "imaginer que, nanties d'une structuration sur cette base CDM, les universités pourront envoyer leurs présentations à des portails comme Edufrance ou Formasup ou vers des portails étrangers. CDM devenant une norme Européenne cela permettra une visibilité maximale."

Au delà de tous ces avantages le format CDM est développé et distribué selon la logique open source. Il est gratuit et librement utilisable.



 

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