La restitution de l’étude sur les réseaux VRD s’est tenue en webconférence le 31 janvier dernier et aura réuni une trentaine de personnes. Nous vous proposons ici une synthèse du témoignage des intervenants de l’Université de Toulouse 2 - Jean Jaurès, Messieurs GOLOVTCHENKO et PELISSET, vice-président patrimoine et développement durable et directeur du patrimoine. Retrouvez également ici l’intégralité de l’événement à voir ou revoir en streaming et le support de présentation à télécharger.


Témoignage de l’Université de Toulouse 2 - Jean Jaurès

Contexte

L’université de Toulouse 2 - Jean Jaurès (UTJJ) a lancé une vaste restructuration et extension du campus du Mirail. Construit sur dalle à l’origine, il s’étend sur 26 ha et accueille désormais 130 000 m² de bâtiments, composés par la rénovation ou la démolition-reconstruction de l’existant, sur 94 000 m² depuis 2008, et une extension de la Maison de la Recherche de 10 000 m². Cette action vise un haut niveau de réduction de consommation énergétique et d’émission de gaz à effet de serre (GES). La situation est la suivante en matière de réseaux et de leur gestion sur le site universitaire : 
+    Chauffage urbain de la ville avec exploitation interne des sous-stations,
+    Gestion du réseau électrique haute tension,
+    Galeries techniques sous les bâtiments, sur une longueur d’1,5 km, une caractéristique très intéressante de l’aménagement initial du site qui facilite les interventions pour travaux.

Amue : Pouvez-vous nous décrire en quelques mots les caractéristiques principales et les enjeux que représentent les réseaux dans votre projet de restructuration et dans l’atteinte de vos objectifs environnementaux ?

UTJJ : "
Nous avons démoli et reconstruit la moitié des bâtiments du campus entre 2013 et 2016 (montages en loi MOP  et en PPP ) avec l’impérieuse nécessité de maintenir le service public dans les autres bâtiments qui fonctionnent avec ces mêmes réseaux parfois situés dans l’emprise du chantier (galerie technique à ciel ouvert pendant plusieurs mois). Nous étions dans l’obligation de créer un réseau redondant en fibre optique pour garantir l’accès aux réseaux informatiques et téléphoniques pendant toute la durée du chantier en site occupé.
L’atteinte de nos objectifs environnementaux dépendait plus concrètement du raccordement sur le réseau de chaleur urbain du bâtiment dit « Maison de la recherche » (MDR) ou de nouvelles constructions (résidence universitaire de 320 logements) mais aussi de la création de bassins de rétention d’eau de pluie pour alimentation des sanitaires (bâtiments PPP Miralis) ou arrosage de patios (UFR Langues)."


Amue : Votre particularité est d’avoir mis en place une démarche globale d’intervention, avec un plan d’action échelonné par étapes, notamment :
- la fiabilisation de la connaissance de votre parc et diagnostic de son état,
- la remise à niveau préalable de certains réseaux
- l’élaboration d’un plan d’actions décliné par phases
Pourriez-vous nous indiquer les points clés et les jalons de cette démarche globale ?

UTJJ : "Nous avons anticipé les travaux préparatoires aux démolitions/reconstructions pour garantir un fonctionnement permanent des réseaux techniques dont certains étaient vétustes :
+    2006 : remplacement des postes de transformation électrique et création d’une boucle sur le réseau électrique haute tension (HTA) ;
+    2009 : remplacement du réseau des robinets incendie armés (RIA) ;
+    2011 : remplacement du réseau primaire de chauffage urbain et mise en conformité incendie des sous-stations de chauffage ;
+    2013 : mise en conformité incendie d’une galerie technique, ces travaux étant réalisés en régie (isolation coupe-feu par rapport au vide sanitaire des bâtiments, ventilation pour désenfumage, portes coupe-feu de recoupement) ;
+    Dévoiement de certains réseaux pérennes situés sur de futures emprises de bâtiments (ex. réseau de téléphonie avant extension du bâtiment MDR) ou sur des zones de démolition (système de sécurité incendie (SSI) sous ancien bâtiment 18).
Un document important a été validé en 2010 : le « schéma directeur technique » de reconstruction du campus ; ce schéma a été inclus dans le dossier de consultation des concepteurs (à la fois pour les réalisations en MOP et en PPP) afin de leur préciser :
+    les objectifs et les limites de prestation en termes de raccordement aux réseaux (puissances disponibles, sectorisation du campus pour le chauffage etc.) ;
+    les prescriptions en termes de conformité incendie des locaux techniques situés en sous-sol ;
+    mais aussi environnementales concernant par exemple le rejet des eaux usées et des eaux de pluie."


Amue : Quels points clés de votre organisation ont permis le bon déroulement du projet et ont été des facteurs de succès ?

UTJJ : "Notre réussite a largement reposé en premier lieu sur les ressources humaines mobilisées et sur la communication interne. Il s’est agi de créer une culture partagée de la gestion de projet et d’outiller les équipes pour cela. Plus concrètement :
+    Constitution d’une petite équipe projet au niveau de la gouvernance (Vice-Président, directeur du patrimoine et chefs de projets) stable dans la durée et extrêmement investie depuis la phase programmation (2010-2012) jusqu’au suivi d’exploitation des bâtiments reconstruits (depuis début 2015) ;
+    Prise de décisions par la Direction (bureau de l’Université ), importante communication interne et association étroite du CHSCT dans la prévention des risques liés aux chantiers ;
+    Création de la « Direction du patrimoine immobilier et de la gestion du campus » en janvier 2011, soit bien en amont de la phase opérationnelle qui a démarré en 2013, regroupant les services techniques, logistiques, gestion des salles et PC sécurité ;
+    Recrutement de chefs de projet qualifiés et très professionnels dédiés à la reconstruction (depuis 2010) et aux relogements provisoires ou définitifs (depuis 2013) ;
+    Création d’un groupe projet chargé des relogements, piloté par le directeur du patrimoine, qui rassemble l’ensemble des services supports intervenant dans la reconstruction du campus (direction du patrimoine, DSI, DTICE, archiviste, chargé de mission du service commun de documentation, service communication) ;
+    Mise en place d’un référentiel de communication interne dédié à la mise en lumière des interventions sur des équipements qui ne se voient pas (la « tripaille » des réseaux enterrés),
Le renforcement de l’approche technique au niveau de la maîtrise d’ouvrage a été un 2ème point fort :
+    Choix techniques appuyés sur de l’expertise apportée à l’université et qui s’imposent aux concepteurs ;
+    Repérage précis des réseaux enterrés avant démarrage des chantiers pour éviter les ruptures et sectionnements accidentels susceptibles de paralyser l’ensemble du campus et empêcher la continuité du service public."



Amue : Quels enseignements et points de vigilance souhaiteriez-vous partager avec vos collègues d’autres établissements, quand bien même leur contexte est différent ? Et en particulier sur les deux volets de la gouvernance et de l’ancrage territorial ?

UTJJ : "Quelques éléments très concrets permettent la réussite d’un tel projet :
+     Programmation financière et technique dans le PPI  : mobiliser bien sûr les budgets nécessaires aux investissements, mais aussi provisionner les montants suffisants pour les relogements successifs (coût des déménagements, surcoût énergétique des relogements en bungalows, etc.)
+    Gouvernance en mode projet avec circuit court pour la prise de décisions ;
+    Ancrage territorial par l’utilisation des ressources disponibles sur le territoire, comme le réseau de chaleur urbain,  plutôt que recherche de solutions propres, même innovantes.
+    Conduite d’actions communes ville-université, telles que la requalification de la voie publique d’accès au campus depuis le métro (132 ml) ainsi que l’éclairage, le choix commun de mobilier urbain ou le partage d’équipement sportifs ; les réseaux peuvent représenter un point d’entrée de la collaboration avec les collectivités locales."

Pour aller plus loin

Voir ou revoir la webconférence du 31 janvier 2017 « Restitution de l’étude sur les réseaux VRD des campus universitaires »

Télécharger le support de présentation
Télécharger l’intégralité du rapport « Sur la voie des éco-campus : intégrer et optimiser les réseaux existants dans l’aménagement des campus universitaires »

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