Comment concilier les promesses de l’intelligence artificielle (IA) avec les responsabilités éthiques et sociétales de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) ?
 

Dans cette conférence, Aurélia Carré De Lusancay, représentante de l’association des directeurs généraux de service présente les enjeux de l’usage de l’IA liés à son utilisation généralisée. En effet, un tiers des Français et plus de la moitié des actifs y ont recours, tandis que les services publics et les collectivités s’en emparent. Cette adoption rapide nécessite un cadre stratégique et éthique solide. Plusieurs exemples illustrent cette évolution : l’INSP a élaboré une charte de l’IA, la DITP l’utilise pour analyser les avis des usagers, France Travail pour estimer l’éligibilité aux allocations, et les universités expérimentent des chatbots ou la correction assistée. L’IA offre de réelles opportunités : automatisation de tâches répétitives, aide à la décision, amélioration de l’expérience étudiante et appui à la recherche. Elle requiert toutefois de nouvelles compétences : culture numérique, esprit critique, gouvernance de la donnée et innovation responsable. Les risques ne doivent pas être négligés : dépendance technologique, biais algorithmiques ou perte de sens. La transparence et la relecture humaine demeurent essentielles. L’IA doit être envisagée comme un outil d’augmentation du collectif et non comme un substitut à l’humain.

La stratégie d’établissement doit précéder tout déploiement technologique : définir les finalités, aligner les usages sur les valeurs de l’ESR et instaurer une gouvernance partagée. Une méthode en cinq étapes est proposée : diagnostic initial, cadrage des objectifs, expérimentation, consolidation par la formation et la sécurisation, puis passage à l’échelle. Cette démarche s’appuie sur des référentiels et outils comme le RGESN, l’AFNOR SPEC 2314, ComparIA ou la Boussole IA.

La sobriété et la souveraineté numériques sont des principes clés : éviter le « tout numérique », privilégier des solutions durables et mutualisées, et mesurer les impacts réels. Les indicateurs de suivi doivent couvrir la performance, les coûts, l’éthique et la durabilité, notamment via la mesure de l’impact environnemental. Chaque projet IA doit être formalisé dans une fiche dédiée précisant finalités, ressources, conformité et indicateurs de suivi.

Cette approche favorise la transparence, l’évaluation continue et une gouvernance éclairée. En somme, l’IA constitue une opportunité majeure pour moderniser les pratiques de l’ESR, à condition de l’inscrire dans une démarche éthique, responsable et collective. Elle ne doit pas être une fin en soi, mais un levier au service de la qualité, de la durabilité et de la souveraineté des services publics et universitaires.

RDV de l'Amue 2025 - Entre promesses et responsabilités

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